La peinture de Marcel
Bénaïs, prétendument abordable et ludique, se pare de traits
schématiques, parfois caricaturaux et de couleurs acidulées, pour
détourner l’attention de son énigme, l’inquiétude immanente de
la vie, l’angoisse toute-pénétrante qui guette dans les endroits
les plus inattendus, dans les scènes les plus anodines et
réconfortantes, que ce soit une vue du phare de l’île de Ré, un
chef-d’œuvre de la peinture baroque, ou bien une ville toute rose
et bleu ciel, parcourue dans tous les sens par des troupeaux de
voitures sans passager, comme des navires-fantômes sur les hautes
mers. |